Un lieu d'exception : l'Eglise des Cordeliers à Beaune

Une ancienne église en face des Hospices de Beaune

Rachetée et restaurée en 1977, elle abrite aujourd’hui le Marché aux Vins, où la beauté de l’architecture n’a d’égale que l’exception des crus qui y sont présentés. A noter, la présence de la seule vigne située dans le centre historique de Beaune, endroit même où les Franciscains cultivaient une vigne de raisins Blancs pour leur vin de messe.
En 1789, à l’inventaire des lieux, il ne restait que 7 moines tous âgés de plus de 70 ans. Dans un plan réalisé par Quinard en 1791, on découvre un projet de prison dans le Couvent des Cordeliers, heureusement abandonné.
En 1792 les biens sont vendus et un projet de Marché aux Grains est évoqué. En 1803, le chœur et l’entrée de l’église sont détruits pour créer l’actuelle rue de l’Hôtel-Dieu. A partir de là, le site se détériore, les chapelles sont murées et des locaux sont bâtis sur la rue. L’Eglise des Cordeliers tombe dans l’oubli.
De 1972 à 1976, Monsieur André Boisseaux fait réaliser des travaux de restauration des chapelles du XIIIe et fait creuser des caves pour créer le Marché aux Vins, temple de la visite et de la dégustation de vins à Beaune.
En 2012, la famille Halley s’entend avec la famille Boisseaux pour reprendre l’exploitation du Marché aux Vins et entreprend des travaux d’embellissement et d’aménagement de ce haut lieu touristique. En mai 2014, on découvre la première phase : l’ouverture sur la rue de l’Hôtel-Dieu, le Cellier des Gourmets, espace de vente de vins et produits gourmands. En 2015, une seconde phase a été réalisée avec l’arrivée des Galeries Bartoux, groupe familial spécialisé dans l’art contemporain qui expose dans les chapelles de l’Eglise des Cordeliers.

L'Eglise des Cordeliers

église des Cordeliers
Quand on vient déguster au Marché aux Vins, on visite les soubassements de l’ancienne église des Cordeliers aujourd’hui aménagés en caves où reposent de vieux millésimes depuis parfois plus de 40 ans ! Au rez-de-chaussée, on découvre 3 chapelles encore intactes : Saint-François, Saint-Antoine et Saint-Sébastien.
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Ce sont les seuls vestiges de cette église érigée au cours des XIVe et XVe siècles. Si l’on connaît le jour et le mois, soit le 24 Mars, l’année de construction reste un mystère.
La majorité des historiens s’accorde pour la fixer entre la fin du XIIIe et le début du XVe siècle. De nombreux fragments de pierres tombales témoignent d’un véritable engouement des habitants de Beaune et des alentours à l’égard des frères franciscains. Cette sépulture était un acte d’une grande piété et de charité puisqu’elle s’accompagnait d’une donation d’une grande partie des biens aux religieux qui s’empressaient de prier pour le salut de l’âme du bienfaiteur. Cette église franciscaine, dédiée à Saint-Bernardin était très haute et son clocher rivalisait avec celui de l’hôtel-Dieu. Sa porte d’entrée qui regardait vers le nord, serait aujourd’hui dans l’axe de la rue de l’Hôtel-Dieu.

Les Caves

Cave, vieux vins de Bourgogne
La visite commence par les caves situées dans les sous-bassements de l’ancienne église des Cordeliers. Les visiteurs dégustent les premiers vins, les vins rouges, selon la tradition bourguignonne. Munis d’un verre, ils découvrent, derrière les grilles, les vieux millésimes (jusqu’à 1958) et les vins des Hospices de Beaune. Des panneaux d’informations agrémentent le parcours oenotouristique et répondent aux principales questions concernant l’histoire de cette église et délivrent les bases de la compréhension des vins de Bourgogne. Plus de 22 000 bouteilles reposent à l’abri dans les caves du Marché aux Vins.

Les Hospices de Beaune

Le domaine viticole des Hospices de Beaune
C’est au milieu du XVe siècle que Nicolas Rolin, fonde l’hospital, les Hospices de Beaune, sur une partie du jardin des religieux franciscains et des terrains au Nord en échange d’une chambre destinée aux Cordeliers malades.
A l’origine, il était également convenu qu’aucune ouverture ne soit créée sur la façade donnant sur l’église des Cordeliers afin de ne pas nuire à la tranquillité des frères.

L'Ordre des Cordeliers

Ordre des Cordeliers, Beaune
Lors de l’année 1239, un cortège assez particulier remontait vers Paris, escortant la couronne d’épines du Christ. Au passage de Beaune, l’un des membres tomba malade. Il s’appelait Valérien et appartenait à l’ordre de Saint-François.
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Connu en France sous le nom de Cordeliers, en raison de la ceinture de corde qui leur entourait la taille, cet ordre était très jeune. A son origine, il y avait François Bernadone, plus connu sous le nom de Saint-François d’Assise.
Ne pouvant continuer sa route, Valérien fut laissé à Beaune avec un autre de ses frères pour l’aider à se guérir. La commune mit à leur disposition le corps de garde de la porte Bellevent, situé dans l’actuelle rue de l’Hôtel-Dieu.
Le 15 Juillet 1246, le pape Innocent IV donne son accord sur la fondation d’un couvent franciscain à Beaune.
A l’origine, il était également convenu qu’aucune ouverture ne soit créée sur la façade donnant sur l’église des Cordeliers afin de ne pas nuire à la tranquillité des frères. L’ordre des Cordeliers a décliné au cours du XVIIIe siècle et l’église a disparu avec la confiscation des biens du clergé lors de la révolution française. La rue de l’Hôtel-Dieu fut ouverte en 1803, supprimant la nef et séparant le couvent et les chapelles. Cette église aura servi de prison de passage, de halle aux grains, d’écurie, d’entrepôt et d’atelier de ferblanterie avant d’être convertie en garage automobile au début du XXe siècle.